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Реферат на тему La Tragedie Yougoslave Essay Research Paper LA

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La Tragedie Yougoslave Essay, Research Paper

LA TRAG?DIE YOUGOSLAVE

La Yougoslavie est l’?tat d’Europe dont la population ? la structure nationale la plus cosmopolite. Depuis sa cr?ation en 1918, la vie politique y est domin?e par la question des nationalit?s. Les principaux groupes nationaux y r?alisent des concentrations spatiales g?n?ralement imparfaites; de ce fait, les enjeux politiques sont tr?s fortement territorialis?s, avec une foule de probl?mes de limites, de cohabitation, de minorit?s locales. Aucun de ces groupes n’?merge assez pour assumer durablement un r?le de “grand fr?re” comparable ? ce qu’a ?t? celui des russes en Union Sovi?tique. Par cons?quent, un jour ou l?autre une ou plusieurs guerres risquaient grandement de se re-produire dans les Balkans. Au sein de cette recherche, j?ai l?intention de vous donner une br?ve description de la guerre civile en ex-Yougoslavie qui a pris court de 1992 ? 1995. Pour faciliter cette description, le travail de recherche est divis? en trois parties disctinctes mettant principalement l?accent sur ce qui c?est d?roul? en Bosnie-Herz?govine: les ?v?nements pr?curseurs au d?clenchement de la guerre, les origines et d?nouements de la guerre et enfin, le bilan ainsi que la fin du conflit arm?.

1. ?V?NEMENTS PR?CURSEURS AU D?CLENCHEMENT DE LA GUERRE 1

Deux conflits nationaux majeurs affectent l’histoire de la Yougoslavie: entres serbes et croates, et entre serbes et albanais. Le premier renvoie ? la lutte des deux principales nations du pays pour le partage du pouvoir, le second au probl?me de l’int?gration d’un fort groupe non-slave annex? malgr? lui ? la Serbie en 1912. Le conflit serbo-croate domina la vie politique de l’entre-deux-guerres, alors que le royaume de Yougoslavie ?tait gouvern? de fa?on centraliste par une dynastie et un personnel serbe et que les Croates luttaient pour l’obtention d’un statut d’autonomie. Hitler l’exploita ? son profit en 1941, occupant la Serbie et mettant la Croatie sous sa d?pendance; o? eurent lieu des “progrems” antiserbes.

D?tenteurs du pouvoir dans la Yougoslavie lib?r?e, les communistes tent?rent de r?soudre la question nationale en donnant ? l’?tat une structure f?d?rative de six r?publiques et de deux provinces autonomes tout en mettant l’accent sur le d?veloppement. On attendait de celui-ci, et de la mobilit? spatiale qu’il entra?ne, une ?volution des mentalit?s et un affaiblissement des particularismes nationaux. Ceux-ci, toutefois, sont demeur?s vigoureux sous-tendant des s?parations au sein m?me de la Ligue des communistes, comme lors de la crise de 1971, pendant laquelle la direction de la Croatie fut contrainte de d?missionner. L’affaiblissement du pouvoir de la f?d?ration au profit de celui des r?publiques et provinces, inscrit dans l’?volution des institutions mais pr?cipit? par la mort de Tito en 1980, leur a donn? une impulsion nouvelle dans un contexte de crise g?n?ralis?e. C’est alors que le conflit serbo-albanais vint occuper le devant de la sc?ne.

Les Albanais, majoritaires au Kosovo, avaient d?j? r?clam? en 1968 la transformation de cette province en une septi?me r?publique yougoslave. Tito leur avait donn? en partie satisfaction en accroissant l’autonomie provinciale. Reprise avec plus de force en 1981, cette revendication entra?ne cette fois de la part de la Serbie un refus cat?gorique, suivi d’une r?pression s?v?re, au motif qu’il s’agirait d’une entreprise s?paratiste inspir?e par l’Albanie. Dans les ann?es suivantes, les ann?es se d?gradent au Kosovo entre les Albanais et la minorit? serbe et mont?n?grine, qui se plaint de subir des pressions et ?migre. Or, les Serbes regardent le Kosovo comme le berceau de leur nation: pas question de le laisser aux seuls Albanais cette portion de territoire!

A l’automne 1987 arrive au pouvoir en Serbie Slobodan Milosevic av ec une ?quipe d?cid?e ? traiter le probl?me du Kosovo de fa?on plus radicale. Les Serbes sont mobilis?s, l’?t? et l’automne 1988, en des rassemblements de masse ? tonalit? fortement nationalistes, ? l’appui d’une politique qui abouti, au printemps 1989, ? l’adoption d’une nouvelle constitution qui r?duit l’autonomie provinciale, tandis que la r?pression s’abat de nouveau sur les manifestants et les gr?vistes albanais. Un an plus tard, on notait une certaine d?tente, mais aucune solution aux probl?mes de fond.

Au-del? des protagonistes directs, le conflit serbo-albanais affecte la Yougoslavie tout enti?re. Si la Mac?doine, confront?e aux revendications de ses propres Albanais, approuve la politique de la Serbie, la Slov?nie s’y oppose, leur conflit allant jusqu’au boycottage ?conomique r?ciproque et au retrait des Slov?nes de la Ligue des communistes de Yougoslavie en janvier 1990. D’autre part, les ?lections libres organis?es, pour la premi?re fois depuis l’avant-guerre en Slov?nie et en Croatie, ont donn? la victoire ? des coalitions de centre-droit apr?s des campagnes ?lectorales domin?es par des th?matiques nationalistes (avril-mai 1990). Comme d’autres ?tats d’Europe de l’Est, la Yougoslavie s’est engag?e ainsi dans une transaction de r?gime de nature ? renouveler le mode de gestion politique de la question nationale.

Le 27 septembre 1989, la Slov?nie introduisait le droit ? l’autod?termination. Dans sa constitution, faisant poindre la menace d’une s?cession. Le 22 janvier 1990, la d?l?gation slov?ne claquait la porte du 14i?me congr?s de la Ligue des communistes de Yougoslavie (LCY). Consacrant l’?clatement du parti, la ligue des communistes slov?ne rompait avec la LCY , le 4 f?vrier 1990, et devenait le Parti du renouveau d?mocratique. La Ligue des communistes croates elle, embo?tait le pas et se rebaptisait Parti du changement d?mocratique.

La Slov?nie et la Croatie ont connu au printemps 1990 leurs premi?res ?lections libres depuis la Seconde Guerre. En avril, les Slov?nes ont ?lu le communiste r?formateur Milan Kocan pr?sident de la r?publique et donn? une nette victoire ? l’assembl?e de la coalition d’opposition. En mai, les Croates, qui ?lisaient leur parlement, ont ?lu ? tr?s forte majorit? les nationalistes de l’Union d?mocratique croate.

La Yougoslavie a poursuivi ses efforts en direction de la Communaut? ?conomique Europ?enne sans abandonner sa position au sein du mouvement des non-align?s; dont elle a accueilli le sommet en septembre 1989. Les relations se sont tendues avec deux de ses voisins balkaniques: l’Albanie, en raison du probl?me au Kosovo, et la Bulgarie, autour de l’?pineuse question de la minorit? mac?donienne de Bulgarie (dont Sofia nie l’existence). En avril 1990, les autorit?s f?d?rales ont fait trois concessions de taille ? l’opposition albanaise. L’?tat d’urgence instaur? dans la province en f?vrier 1989 a ?t? lev?; l’?crivain albanais Adem Demaci, doyen des prisonniers politiques qui avait ?t? condamn? pour “s?paratisme”, a ?t? amnisti?; enfin, l’ex-chef du Parti du Kosovo, Azem Vlasi, poursuivi pour “activit?s contre-r?volutionnaires” a ?t? acquitt?.

Mais le pr?sident de Serbie, le communiste Slobodan Milosevic, devenu porte-drapeau du nationaliste serbe, a relanc? sa croisade en faveur du “r?veil serbe”. Alors que les autres r?publiques annon?aient la tenue d’?lections libres, il proposa que la Serbie adopte d’abord une nouvelle constitution qui renforcerait ses pouvoirs sur les deux provinces autonomes, la Vo?vodine et surtout le Kosovo, et qu’ensuite seulement des ?lections d?mocratiques soient organis?es.

Le probl?me du Kosovo a envenim? les rapports, d?j? tendus, entre la Serbie et la Slov?nie. Pour protester contre les mesures d’urgence d?cr?t?es dans la province, Ljubljana retirait son contingent de policiers du Kosovo. Le 29 novembre 1989, la Serbie d?cr?tait un boycottage ?conomique de la Slov?nie a la suite de la d?cision slov?ne d’interdire une manifestation de Serbes et de Mont?n?grins ? Ljubljana destin?e ? “faire la v?rit? sur le Kosovo”.

Sur le plan politique, le plan s’est creus? entre la Serbie, favorable ? un centralisme renforc?, la Slov?nie et la Croatie. Ces-derni?res, qui r?clament plus d’autonomie pour les r?publiques f?d?r?es et dont le pr?sident serbe est la b?te noire, ont d?nonc? les vis?es h?g?moniques serbes, c?est-?-dire, les intentions de la Serbie de dominer, d’?tre sup?rieure.

A la mi-91, la Yougoslavie ?tait arriv?e ? une phase critique de son histoire. Apr?s les proclamations d’ind?pendance de la Slov?nie et de la Croatie, personne n’osait pr?dire si la f?d?ration allait survivre ou si elle dispara?trait, ?clatant en plusieurs ?tats. Le pays se trouvait ainsi confront? ? la menace d’une intervention de l’arm?e yougoslave.

Le 25 juin 1991, la Slov?nie et la Croatie, les deux r?publiques les plus d?velopp?es de la f?d?ration, ont proclam? leur ind?pendance, estimant que les discussions men?es jusqu’alors sur la transformation du pays avaient ?chou?. La plus radicale, la Slov?nie, a annonc? qu’elle ne faisait plus partie de la Yougoslavie et a aussit?t envoy? ses troupes de d?fenses territoriales prendre le contr?le des postes fronti?res avec la Hongrie, l’Autriche et l’Italie. Le jour m?me, le Premier Ministre f?d?ral Ante Markovic, d?non?ait le geste des deux r?publiques comme un acte “unilat?ral”, “ill?gal”, et “ill?gitime”, alors que la communaut? internationale annon?ait qu’elle ne reconna?trait pas les nouveaux ?tats. Le gouvernement f?d?ral a en m?me temps donn? l’ordre ? l’arm?e de r?tablir le “trafic normal” et de faire respecter les lois f?d?rales aux fronti?res.

Lanc?e le 27 juin 1991, l’intervention militaire, qui aurait fait une centaine de morts au total, la majorit? du cot? de l’arm?e, a ?t? un fiasco. L’arm?e a d’abord repris la majorit? des postes fronti?res. Puis ? l’occasion d’un premier et ?ph?m?re cessez-le-feu, elle a arr?t? ses op?rations.

La d?fense territoriale slov?ne a alors repris possession des passages frontaliers, tandis que l’on assistait ? des redditions en masse au sein de l’arm?e yougoslave: officiers slov?nes enjoignant leurs unit?s ? les suivre, soldats de toutes nationalit?s, en grande majorit? des appel?s, mal pr?par?s ? ce type d’actions et peu motiv?s. Il faut l’intervention de la CEE pour parvenir ? un fragile cessez-le-feu. Apr?s deux missions de bon offices la “TROIKA” de la CEE form? par le ministre des affaires ?trang?res des Pays-Bas, du Luxembourg et du Portugal est parvenu dans la nuit du 7-8 juillet 1991 ? faire confirmer par tous les partis, les accords de Brioni (du nom de l’?le de l’Adriatique o? les discussions ont eu lieu) qui stipulaient notamment le r?tablissement pour trois mois des lois f?d?rales aux fronti?res et l’ouverture de n?gociation sur l’avenir du pays d’ici le 1er ao?t 1991.

Apr?s plusieurs ann?es de n?gociation, de bataille et de souffrance, la Yougoslavie se s?pare en six r?publiques ind?pendantes : la Serbie, la Croatie, le Mont?n?gro, la Vo?vodine, la Slov?nie et la Bosnie-Herz?govine.1

2. LES ORIGINES ET D?NOUEMENTS DE LA GUERRE

La Yougoslavie ?clate le 15 janvier 1992 avec la reconnaissance de l’ind?pendance de la Croatie et de la Slov?nie par la communaut? europ?enne, qui, pour des raisons logiquement juridiques, est oblig?e de proposer la m?me solution ? toutes les r?publiques de l’ancien ?tat de Tito. La Bosnie-Herz?govine qui, contrairement aux autres r?publiques, ne comporte aucune nation dominante. Elle vivait alors sous le r?gime d’un arrangement constitutionnel fond? sur l’?galit? entre trois nationalit?s: musulmane (44%), serbe (35%) et croate (17%). Le principe de fonctionnement ?tait celui du consensus pour toutes les questions importantes touchant la r?publique ou de l’une de ses composantes nationales.

Lorsque la Communaut? europ?enne demande, comme pr?alable ? la reconnaissance diplomatique, l’organisation d’un r?f?rendum sur l’ind?pendance, l’arrangement constitutionnel s’effondre: les Serbes, oppos?s ? l’ind?pendance, refusent le r?f?rendum sur l’ind?pendance, qui est organis? malgr? tout. Le consensus est rompu. Une premi?re fusillade ?clate ? Sarajevo au soir du r?f?rendum, ? l’issu duquel le oui l’emporte ? plus de 60%. Les Serbes, en accord avec les Croates, proposent alors un nouvel arrangement constitutionnel fond? sur la “cantonisation”.

Les Musulmans, habitent surtout les villes d?favoris?s. Le probl?me constitutionnel n’est pas r?solu quand L’Europe le 6 avril, reconna?t la Bosnie-Herz?govine. Le jour m?me, Sarajevo est bombard?e par les Serbes. Encercl?e par les Serbes, l’ancienne capitale, qui ?tait le symbole de la coexistence entre les nationalit?s, devient, sous les bombardements, le champ clos du martyre de l’une d’entres-elles, celle des Musulmans. Dans tout le reste de la Bosnie-Herz?govine, c’est une course contre la montre pour le contr?le des enclaves respectives et pour le d?pe?age du pays entre Serbes et Croates.

Un accord de partage conclu entre eux le 6 mai a Graz, en Autriche, ne suffit pas pour mettre fin aux combats, surtout dans le nord, o? les Serbes veulent ouvrir un couloir vers Banja Luka, capitale de la nouvelle “R?publique serbe de Bosnie-Herz?govine”, et dans l’ouest, o? les croates conqui?rent ce qui sera leur propre r?publique, l’Herzeg-Bosna, proclam?e le 3 juillet. L’essentiel des conqu?tes serbes et croates est r?alis? dans les premiers mois de la guerre. Mais tous les regards sont tourn?s vers Sarajevo, dont la population subit des bombardements impitoyables.

Le 30 mai, l’ONU d?cr?te un embargo commercial, p?trolier et a?rien contre la Serbie. L?impuissance de l?Europe est d?nonc?. Un plan de cantonisation, sous l’?gide de la Communaut? europ?enne, accorde 54% du territoire aux Serbes, 33% aux Musulmans et 13% aux croates. Il est rejet? par le pr?sident bosniaque. Pour sortir de l’impasse et obtenir l’ouverture de l’a?roport de Sarajevo, Fran?ois Mitterand fait un voyage spectaculaire dans la capitale assi?g?e. Le lendemain, des avions-cargos de l’aide internationale y atterrissent et l’ONU d?cide l’envoi de 1 000 casques bleus pour tenir l’a?roport. Mais quelques jours plus tard, le 8 juillet, au sommet des Sept ? Munich, les Serbes obtiennent une nouvelle fois la confirmation de leur impunit?: aussi bien Georges Bush que Fran?ois Mitterand excluent toute intervention militaire.

Au d?but du mois d’ao?t, les t?moignages et les images sur les horreurs commises en Bosnie-Herz?govine, principalement par les Serbes, affluent. C’est un immense cri d’indignation dans le monde, dont on entendra les ?chos dans les d?bats du Conseil de S?curit?. Mais celui-ci se contente de voter une r?solution autorisant “l’usage de la force” pour prot?ger les convois humanitaires.

L’OTAN, interrog?e, ne juge pas r?alisable l’?tablissement de “couloirs humanitaires” prot?g?s par la force. Les options militaires, d?battues dans diff?rentes capitales, sont vite class?es sans suite. Une conf?rence de paix se r?unit le 26 ao?t ? Londres. On d?cide alors de remettre les armes lourdes ? l’ONU, de lever le si?ge des villes et d’interdire les vols militaires. Les Serbes disent oui ? tout et n’appliquent rien. Dans les premiers jours de septembre, le Pentagone fait savoir qu’il est moins que jamais question d’une intervention militaire.

Seul r?sultat concret de la conf?rence de Londres: la d?cision de poursuivre les n?gociations ? Gen?ve sous la copr?sidence de l’am?ricain Cyrus Vance et du britannique lord Owen. ? la fin de l’ann?e, ils mettent au point un plan de division de la Bosnie-Herz?govine non pas en trois, mais en dix cantons, et un arrangement constitutionnel qui pr?voit une certaine autonomie des r?gions mais exclut la possibilit? de s?cession et de rattachement ? un pays voisin.

Les Am?ricains, g?n?s par les positions dures prises par Clinton pendant la campagne ?lectorale, refusent d’abord d’appuyer le plan. Devant les r?ticences g?n?rales, Vance et Owen transportent les n?gociations devant L’ONU, ? New-York. Le 10 f?vrier 1993, la nouvelle administration am?ricaine finit par approuver le plan, d?j? accept? par les Croates, et qui le sera bient?t par les Musulmans. Les Serbes seront les derniers ? s’opposer aux dispositions territoriales pr?vues pour eux. L’ONU n’arrive toujours pas ? se mettre d’accord sur l’application militaire de la r?solution interdisant les vols au-dessus de la Bosnie.

Le 22 f?vrier 1993, le Conseil de S?curit? d?cide la cr?ation d’un tribunal international pour juger les crimes commis en ex-Yougoslavie, un geste destin? ? apaiser l’opinion publique. La longue discussion autour du plan Vance-Owen a relanc? la guerre, dans toutes les r?gions de la Bosnie, pour le contr?le des enclaves en conqu?te d’atouts strat?giques ?ventuellement n?gociables. ? l’ouest et au centre du pays, de violents combats opposent les Croates et les Musulmans, dont ils veulent expulser les derni?res forces encore pr?sentes dans leurs enclaves avant une application ?ventuelle du plan. Dans une ville le long de la fronti?re avec la Serbie, les Serbes de Bosnie s’efforcent de conqu?rir une r?gion que revendiquent pour eux et que le plan attribue aux Musulmans encercl?s dans plusieurs villes.

Les Am?ricains y effectuent des parachutages spectaculaires, mais il faut attendre le 31 mars 1993 pour que soit enfin adopt?e la r?solution de l’ONU sur l’interdiction des vols militaires au-dessus de la Bosnie.

3. FIN ET BILAN DE LA GUERRE

A. Les accords de Dayton

Conclus en novembre 1995, les accords de Dayton ont impos? un cessez-le-feu sur l?ensemble du territoire de la Bosnie-Herz?govine. En effet, 1er novembre 1995, les pr?sidents Milosevic, Tudjman et Izetbegovic se rencontrent pour parler de la paix, c?est la premi?re fois depuis le d?but de la guerre que les trois hommes d??tat acceptent de le faire. Les n?gociations furent organis?es par les ?tats-Unis et sur leur territoire, plus pr?cis?ment sur la base de Dayton en Ohio, d?o? le nom d?accords de Dayton. De cette rencontre les hommes politiques en viennent ? un accord sur plusieurs points.

Les accords sign?s ont ent?rin? le partage du territoire sur les bases du nettoyage ethnique d?sir? par les serbes s?paratistes. L?unit? de l??tat bosniaque sera maintenu dans ses fronti?res internationales et sa capitale, Sarajevo, sera r?unifi?e et d?senclav?e. Cet ?tat sera compos? de deux entit?s: Croato-Musulmane et la Republika Srpska (r?publique serbe);

Une force multinationale appel?e l?IFOR, compos?e de 65 000 hommes, dirig?e non pas par l?ONU mais par l?OTAN, sera d?ploy?e entre les deux entit?s, c?est elle ainsi que la SFOR qui ont impos? le r?el cessez-le-feu.

Le processus de paix pr?voit deux volets d?applications: militaire et civil. Le volet civil pr?voit la libre-circulation, le retour des r?fugi?s, la d?mocratisation des m?dias, la mise en place d?institutions communes et la coop?ration avec la justice internationale. Aujourd?hui, un retard consid?rable a ?t? pris sur ces points essentiels. La paix est encore fragile, si l?OTAN part, il pourrait y avoir une reprise de la guerre ? l?int?rieur d?une tr?s courte p?riode de temps.

Ce trait? de paix a mis donc fin ? trois ans et demi de guerre en Bosnie-Herz?govine, guerre qui a fait plus de 200 000 morts et plus de 2,7 millions de r?fugi?s. Le 22 novembre 1995, l?ONU vota la lev?e des sanctions ?conomiques et de l?embargo contre la R?publique f?d?rale de Yougoslavie. Le S?nat am?ricain tant qu`? lui donne son accord pour la participation de 20 000 soldats am?ricains ? l?IFOR, compl?t? par des soldats Fran?ais et Britanniques le 13 d?cembre. Le 16 d?cembre, le trait? de paix est sign? par toutes les parties concern?es ? l??lys?e de Paris. Pour le rendre viable, il ne reste, pour les deux parties, (croates et musulmans) qu?? am?liorer leurs rapports afin d?att?nuer les tensions toujours pr?sentes au sein de cette m?me entit?: la R?publique f?d?rale de Yougoslavie.

La guerre en Yougoslavie a permis de faire plusieurs constats au plan diplomatique. Tout d?abord, elle r?v?le que l?Europe g?re tr?s difficilement une crise sur le plan international. Ces reproches sont faits ? l?Europe en raison du manque d?institutions pr?vues en cas de guerre et aussi ? cause des nombreuses divergences entre les partenaires. Plusieurs pays ce partage les responsabilit?s et les reproches. Les Allemands sont accus?s d?avoir reconnu trop rapidement les nouvelles r?publiques sans avoir obtenu de garanties en ce qui concerne le respect des droits des minorit?s. Les Fran?ais mirent du temps ? reconna?tre leurs fid?les amis les Serbes comme des agresseurs.

Le groupe form? de l?Allemagne, des ?tats-Unis, de la Russie, de la France et le Royaume-Uni ont ?t? essentiellement les repr?sentants de l?activit? des Europ?ens en faveur de la paix, mais ils furent bl?m?s d?avoir accept? trop facilement la partition de la Bosnie-Herz?govine. Par contre, leurs travaux ont servi de base aux accords de Dayton. C’est cette m?me coalition de pays qui, une fois la paix sign?e, c?est engag?e ? participer au financement pour la reconstruction du pays. Il faut ?galement mentionner que dans ce conflit, l?ONU a consid?rablement terni son image, d? ? toutes les ambigu?t?s qui entoure ses actions; entre autres en ce qui concerne l?intervention humanitaire et militaire.

B. Le co?t de la guerre

Le conflit en ex-Yougoslavie a fait de nombreuses victimes, dans toutes les branches de la soci?t?. Des militaires bien s?r, mais malheureusement de nombreux civils : hommes, femmes et enfants. En d?cembre 1995, la Bosnie sort de 3 ans et demi de guerre avec un bilan de morts et bless?s consid?rable: entre 250 000 et 300 000 morts et plus de 200 000 bless?s.

Sur les 24 millions d?habitants de l?ex-Yougoslavie, plus de 4,5 millions ont ?t? touch?s par le conflit, un ratio d?une personne sur cinq.2 La guerre a fait de nombreuses victimes ?galement du c?t? des Casques bleus et des diff?rentes organisations travaillant sous l??gide des Nations-Unies.

En plus des montants octroy?s pour l?aide humanitaire, de nombreux pays ont d?pens? de grosses sommes en d?penses militaires. En 1995, les missions des Nations Unies (FORPRONU) dans les Balkans ont co?t? 5 millions de dollars par jour soit 1,8 milliard de dollars par ann?e pour 39 789 hommes. Chaque mission de paix, comme la mission FORPRONU, command?e par l?ONU ont co?t? des millions de dollars. Les ?tats-Unis ont largement contribu? ? ces d?penses militaires. Dans le cadre du programme am?ricain d?assistance militaire massive aux forces de la F?d?ration bosniaque, les Am?ricains ont envoy? en juin 1996 des h?licopt?res, des blind?s, des armes anti-chars, des mitrailleuses et des munitions ? la F?d?ration Croato-Musulmane pour une valeur totale de 108 millions de dollars. L?op?ration Aeffort concert? par IFOR dirig?e par l?OTAN a ?t? ?valu?e ? elle seule ? plus de 6 milliards de dollars seulement pour l?ann?e 1996, en plus de fournir 60 000 hommes dont 40 000 combattants.

Le co?t de la reconstruction de la Bosnie-Herz?govine est lui aussi faramineux, mais pas seulement au point de vue mon?taire. ? la fin de la guerre, la production industrielle est tomb?e ? 10% de ce qu’elle ?tait avant le conflit. Les dommages mat?riels sont excessivement lourds: 35% des routes ont ?t? endommag?es, 40% des ponts et plus de la moiti? des ?coles ont ?t? d?truits ou endommag?s. Plus de 75% de la population s’est retrouv? au ch?mage et 80% de la population bosniaque a eu recours ? l?aide humanitaire pour survivre.

On estime la facture finale de la Communaut? Internationale pour la guerre et la reconstruction dans l?ex-Yougoslavie ? 34 milliards de dollars. Les 2/3 de cette somme est ? la charge de la Communaut? Europ?enne. Pour d?montrer combien l?ex-Yougoslavie a perdu gros sur le plan ?conomique, signalons que juste avant le conflit, le PNB de l?ensemble de la Yougoslavie ?tait d?un peu plus de 70 milliards de dollars (selon la Banque mondiale) alors que le budget g?n?ral du la Communaut? europ?enne en 1991 ?tait de 72,28 milliards de dollars.

Pour terminer, la guerre en Ex-Yougoslavie a d?chir? plusieurs familles, d?truite plusieurs villages et divis? un peuple tout entier. Depuis 10 ans, cet ancien pays maintenant divis?, occupe une place de premier plan au niveau de l?actualit? mondiale. Malgr? l?imposant contingent militaire de la SFOR, l?IPTF et de nombreuses autres organisations chapeaut?es par l?ONU, les pays faisant partie de l?ex-Yougoslavie, exception faite de la Croatie et de la Slov?nie, vivrent encore sous une tension ethnique toujours pr?sente et ? vrai dire mena?ante. Il demeure tr?s difficile pour la majorit? de la population de cet ancien pays des Balkans de pouvoir se sortir de son marasme ?conomique, social et ethnique. En tant que membre de la communaut? internationale (SFOR), sommes-nous convaincu que l?accord de Dayton va vraiment r?gler la majorit? des probl?mes en Bosnie-Herz?govine?

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