| | | | | | | | | | | | | En effet, en 1995, les
toxicomanes reprйsentaient le deuxiиme groupe le plus
touchй avec 23,7 % des cas de sida cumulйs. On constate
une diminution importante dиs 1996. Malgrй ces progrиs,
aujourd'hui plus d'un usager de drogue par voie intraveineuse cinq
demeure infectй par le VIH. Le nombre de personnes contaminйes
par le virus de l'hйpatite C reste important puisqu'il
reprйsente 60 а 80 % des usagers de drogue par voie
intraveineuse.
Effets et dangers de
l'hйroпne
L'hйroпne
provoque l'apaisement, l'euphorie et l'extase. Elle agit comme
anxiolytique puissant et comme antidйdivsseur. Les effets
recherchйs peuvent traduire un mal-кtre psychique, une
souffrance, un besoin d'oubli.
L'effet
immйdiat de l'hйroпne est de type "
orgasmique ". C'est le " flash ". Il est suivi d'une
sensation d'euphorie puis de somnolence, accompagnйe parfois
de nausйes, de vertiges, et d'un ralentissement du rythme
cardiaque. En cas d'usage rйpйtй, le plaisir
intense des divmiиres consommations ne dure en gйnйral
que quelques semaines. Cette phase peut кtre suivie d'un besoin
d'augmenter la quantitй du produit et la frйquence des
prises. La place accordйe а cette consommation est
telle qu'elle modifie la vie quotidienne de l'usager. Des troubles
divers apparaissent dont l'anorexie et l'insomnie. La dйpendance
s'installe rapidement dans la majoritй des cas. L'hйroпnomane
oscille entre des phases " euphoriques " (lorsqu'il est
sous l'effet de l'hйroпne) et des phases de manque oщ
il apparaоt anxieux, agitй.
La
dйpendance а l'hйroпne entraоne des
risques sociaux importants. Elle enclenche un processus de
marginalisation chez certains usagers.
L'hйroпne
est un produit illicite.
Soins et traitements
de substitution
A
dйfaut de pouvoir parvenir а l'abstinence,
l'hйroпnomane peut bйnйficier de
soins(sevrage,
suivi psycho-social) et d'un traitement de substitution. Celui-ci a
pour objectif de stabiliser la dйpendance de maniиre
mйdicale et lйgale. Ces traitements а la
Mйthadone ou au Subutex sont administrйs par voie
buccale. Ils sont divscrits soit dans les centres de soins
spйcialisйs aux toxicomanes, soit en mйdecine de
ville.
Le
bilan des programmes de substitution montre une amйlioration
notable de l'йtat de santй des personnes ainsi que de
leur stabilisation sociale et de leur insertion professionnelle.
Parallиlement, entre 1994 et 1998, le nombre de surdoses
mortelles a fortement diminuй, passant de 564 а 143,
dont 92 а l'hйroпne (les autres dйcиs
йtant liйs aux polyconsommations).
En
1888, un chimiste allemand prйconise d'employer l'hйroпne
synthйtisйe pour soigner la tuberculose. Mйdication
" hйroпque ", elle est considйrйe
comme susceptible de se substituer а la morphine dans le
traitement des douleurs et de la toux. Rapidement, son utilisation
est abusive. En 1923, la Sociйtй des Nations
dйclare le produit dangereux et de faible intйrкt
thйrapeutique. En 1924, l'utilisation non mйdicale de
l'hйroпne est prohibйe aux Etats-Unis ; elle y
sera totalement interdite en 1956 et en 1963 en France. Certains pays
continuent а l'utiliser dans les pratiques mйdicales.
Son utilisation lйgale est variable selon les pays. Sa
divscription est prohibйe en France ; elle est expйrimentйe
dans certains pays, notamment la Suisse et l'Australie, dans le cadre
d'une politique de rйduction des risques.
Consommation : les
chiffres d'une rйalitй franзaise
Des mйthodes
de calcul, utilisant des indicateurs indirects de la consommation
conduisent а une estimation du nombre de consommateurs
rйguliers (usage nocif et / ou dйpendance) situй
entre 140 000 et 170 000 personnes.
Les trois quarts
des usagers de drogues ayant recours aux structures spйcialisйes
en toxicomanie et aux йtablissements sanitaires sont des
consommateurs d'hйroпne. L'вge moyen de ces
usagers est de 30 ans.
92 dйcиs
par surdose а l'hйroпne ont йtй
enregistrйs par les services de police en 1998. L'hйroпne
est le produit en cause dans prиs de 9% des interpellations
pour usage et usage revente (7 500 personnes) en 1998. Le nombre de
ces interpellations est en forte diminution depuis quelques annйes
(plus de 17 000 interpellations en 1994). L'вge moyen des
usagers d'hйroпne interpellйs йtait de 28
ans.
1 350 personnes ont
йtй interpellйes pour trafic d'hйroпne
en 1998, chiffre йgalement en diminution depuis 1996.
Il y a aujourd'hui
environ 60 000 personnes sous traitement de substitution.
Tendance
statistique : la consommation d'hйroпne est en
diminution.
Adolescence
et expйriences
Premiиre
cigarette, divmiиre ivresse, divmier amour, divmiиre
relation sexuelle : l'adolescence est le temps des divmiиres
expйriences. Ces essais passent par des excиs, qu'ils
soient " bruyants " (attitudes provocatrices) ou "
silencieux " (repli sur soi). Ces manifestations ne signifient
pas а priori que l'adolescent est en difficultй. Pendant
cette pйriode d'hйsitations (entre recherche
d'autonomie ou maintien de la dйpendance vis-а-vis des
parents), compliquйe а vivre pour l'adolescent comme
pour son entourage, il s'agit pour les parents de maintenir et de
dйfendre les valeurs qui leur semblent importantes, tout en
dosant leurs interventions et l'affirmation de leur autoritй.
S'il
est indispensable de marquer les limites et de mettre en garde un
adolescent contre les dangers qu'il peut courir, il est tout aussi
nйcessaire de le valoriser, de l'encourager, et de favoriser
ses contacts avec l'extйrieur. Aider un adolescent а
trouver ses forces personnelles est aussi essentiel pour lui que de
connaоtre les limites posйes par les adultes et
particuliиrement s'il manifeste une attitude de repli et qu'il
йprouve un besoin important de confiance et d'estime de
lui-mкme.
Est-ce
que c’est la curiositй
des jeunes qui
les amиnent а la toxicomanie?
La curiositй peut donner
l'envie "essayer pour voir"; mais une seule consommation ne
signifie pas
"s'accrocher". Dиs le plus jeune вge, la
curiositй, c'est surtout l'envie et le besoin de dйcouvrir,
de grandir, de
se
dйvelopper, d'apdivndre. Cela n'a alors rien de nйgatif
!
Cependant,
si une seule prise de drogue ne veut pas dire кtre toxicomane,
cela ne donne pas
carte blanche pour essayer !
Toute consommation de drogue comporte un risque ! Les jeunes qui
n'arrivent pas а assumer les exigences de la vie actuelle, qui
souffrent de
multiples problиmes et qui
manquent de soutien de la part des adultes et de l'entourage
risquent, plus que les autres,
d'utiliser les drogues et en devenir dйpendants.
L’usage
de la drogue est fortement liй
aux difficultйs
des jeunes dans leur vie familiale ou sosiale.
Mais
il ne faut jamais dire que c'est
la faute des parents si un jour leur enfant devient dйpendant.
Cette affirmation n'est pas acceptable!
Les
effets, les risques et les dangers des drogues (substances
psychoactives) varient suivant les produits et l'usage que l'on en
fait. Les raisons pour lesquelles chacun peut etre amenй а
en consommer diffиrent selon chaque individu, son histoire,
son йtat de santй, son environnement familial et
social.
Les
toxicomanes ont souvent une vie de famille pauvre : un sur deux a des
parents sйparйs
; 17% ont perdu leur pиre,
7% leur mиre.
Beaucoup ont en outre des difficultйs
scolaires ou proressionnelles ; а
18 ans, 16% seulement sont encore scolarisйs
(contre 75% dans l’ensemble de la population) et plus de la
moitiй
sont chomeurs ou sans activitйs.
Ils se tournent alors vers les paradis artificiels, sans savoir qu’il
leur ouvrent les portes de l’enfer.
Il
est significatif que l’image que les jeunes droguйs
ont d’eux-memes est beaucup moins favorable que celle des
non-droguйs.
Des enquetes montrent que les divmiers se jugent plus pessimistes,
tristes, inquiets, йnervйs,
fantaisistes, paresseux, dйpensiers,
mal organisйs,
sans ambition, mal dans leur peau. Meme ceux qui ne consomment que
des drogues “licites” (alcool, tabac, mйdicaments
psychotropes) sont plus nombreux а
avoir le cafard que
ceux qui n’en utilisent pas (55% contre 21%). Ils sont meme 13%
а
avoir des idйes
de suicides, contre 3% des non-consommateurs. Il n’y a pas de
droguйs
heureux.
On
dit souvent:”Ces jeunes ont
tellement de problиmes; ce n'est pas йtonnant qu'ils se
droguent”.Mais
quand meme si toutes les
personnes qui ont des difficultйs se droguaient, le monde
entier serait toxicomane!
La plupart des adultes et des
adolescents savent bien que les drogues ne vont pas les aider а
rйsoudre leurs problиmes.
Un jeune qui a appris а
affronter ses problиmes, au besoin avec le soutien de son
entourage,parents ou amis, ne cherchera pas а utiliser les
drogues pour fuir. Les situations qui paraissent
lourdes, sans issue, seront
vйcues comme un dйfi а dйpasser et non
comme une menace
insurmontable.
Chaque
personne instaure une relation unique а l'autre , dйveloppe
des stratйgies pour йprouver du plaisir ou pour ne pas
souffrir. La consommation des substances psychoactives occupe une
place dans ces stratйgies. Aucune recette n'existe donc pour
йviter qu'un individu, et en particulier une personne jeune,
ne fasse usage de substances psychoactives. L'adolescence est
l'вge de tous les possibles, des expйriences et des
rencontres. Ce qui peut кtre vйcu dans un moment
particulier, peut ne pas divndre un caractиre dйfinitif,
rien ne sert de dramatiser un essai, une erreur. Dans une pйriode
de crise, il s'agira pour l'adulte de trouver le bon moment pour se
faire entendre, et adopter une attitude appropriйe. S'il
n'y parvient pas, il peut rechercher l'appui de personnes
compйtentes. (voir encadrй les lieux d'aide et de
soins).
Dire
non а un jeune enfant qui s'apprкte а faire
quelque chose de dangereux ou d'interdit, dire non а un
adolescent sans avoir peur d'exercer son autoritй, sont des
attitudes йducatives importantes. Refuser ou fuir les conflits
ne rйsout pas les problиmes. Les enquкtes
rйcentes rйalisйes auprиs des jeunes
rйvиlent que le dialogue parents -
adolescents tient une place capitale dans le comportement tabagique
des jeunes : les adolescents dйclarant avoir une communication
facile avec leurs parents sont plutфt moins nombreux а
fumer (21,9 %) alors que ceux qui affirment qu'il est difficile de
parler avec leurs parents de choses qui les prйoccupent
vraiment sont 30,5 % а fumer du tabac rйguliиrement.
Inciter l'adolescent а retarder le plus tard possible
l'expйrimentation du tabac et de l'alcool, peut attйnuer
le risque d'un comportement d'usage nocif ou de dйpendance
Tout
comme un verre de vin ne fait pas l'alcoolique, une cigarette ne fait
pas le tabagique, un adolescent qui fume occasionnellement du
cannabis n'est pas un toxicomane ! Cette consommation ne l'entraоnera
pas forcйment dans " l'escalade " vers des produits
de plus en plus dangereux. Les proches peuvent aider а cette
prise de conscience en donnant des informations de base claires,
prйcises et exactes destinйes а l'aider а
йvaluer ses vulnйrabilitйs et ses points forts.
Face а une offre de produits et а l'influence de la
consommation de l'entourage, il est alors plus facile de faire des
choix responsables.
Pour
certaines personnes, se faire aider momentanйment paraоt
nйcessaire. Il est possible de convaincre quelqu'un qui se
sent mal aprиs une consommation d'ecstasy par exemple de
consulter, de voir une personne de confiance pour en parler et
obtenir un soutien psychologique ou mйdical.
Par
ailleurs, les consommations abusives et les dйpendances font
partie le plus souvent d'un ensemble de symptфmes : anorexie,
boulimie, idйes et conduites suicidaires, troubles du
comportement… Elles sont l'exdivssion de souffrances, de
difficultйs passagиres ou plus profondes qu'il s'agit
de divndre en compte au cas par cas.
EN
ENQUETE SUR LES CONDUITES DEVIANTES DES LYCEENS QUETE SUR LES
CONDUITES DEVIANTES DES LYCEENS
En
1997, parmi les lycйens (de 15 а 20 ans), 30 % ont,
durant l'annйe, pris des mйdicaments contre la
nervositй, l'angoisse, ou pour mieux dormir (dont 10 % plus ou
moins rйguliиrement). Les filles sont deux fois plus
souvent concernйes (41 %) que les garзons (18 %).
10
% des lycйens boivent rйguliиrement des boissons
alcoolisйes et 63 % occasionnellement ; 48 % se sont enivrйs
durant l'annйe (dont 17 % plus de cinq fois).
L'ivresse
est plus frйquente chez les garзons, en particulier
pour les йtats rйpйtйs (la proportion de
garзons qui se sont enivrйs plus de 5 fois durant
l'annйe est triple que celle des filles : 27 % et 9 %). Les
йlиves de lycйes professionnels (L.P.) sont plus
concernйs par cette conduite que ceux de lycйes
d'enseignement gйnйral et technologique (L.E.G.T.), et
les internes plus souvent que les demi-pensionnaires et les externes
(60 % des internes se sont enivrйs durant l'annйe, 50 %
des demi-pensionnaires et 42 % des externes). Les йlиves
а faibles rйsultats scolaires ont йtй
plus nombreux en йtat d'ivresse durant l'annйe (66 %)
que ceux qui ont des rйsultats moyens (49 %) et ceux qui ont
de bons rйsultats (45 %).
La
recherche d'un йtat d'ivresse est une conduite qui touche une
proportion de lycйens qui s'accroоt jusqu'а 18
ans, et se stabilise а cet вge. 50 % des йlиves
fument : 34 % rйguliиrement (21 % : moins de 10
cigarettes par jour, 13 % : 10 cigarettes et plus par jour).
Les
йlиves de L.P. sont plus frйquemment fumeurs que
ceux de L.E.G.T., les pensionnaires plus que les deux autres
catйgories. L'on a d'autant plus de risques d'кtre
fumeur que l'on a des rйsultats scolaires faibles. La
consommation des fille ne se distingue pas de celle des garзons.
La
proportion de fumeurs, surtout de fumeurs rйguliers, dans la
population des lycйens, augmente avec l'вge et se
stabilise а 18 ans.
L'usage
des diverses drogues touche les pourcentages ycйens suivants :
-
Dйrivйs
du cannabis
|
29,8
%
|
Produits
а inhaler
|
5,7
%
|
Amphйtamines
|
2,1
%
|
Cocaпne
|
1,9
%
|
Hйroпne
|
1,7
%
|
Ecstasy
- L.S.D.
|
3,4
%
|
Autres
(1)
|
4,1
%
|
66,5 % des lycйens
n'ont utilisй aucune drogue durant l'annйe,
22,9 % n'ont fait
usage que de haschich, soit 68,4 % de l'ensemble des consommateurs de
drogue,
2 % ont utilisй
du haschich ainsi que d'autres drogues, soit 21,5 % de l'ensemble
et 3,4 % ont utilisй
d'autres drogues sans haschich, soit 10,1 % de l'ensemble des
usagers.
soit
un total de 33,5 % de lycйens ayant consommй de la
drogue durant l'annйe.
Concernant
la consommation de haschich, de marijuana (90 % des consommateurs de
drogues), 67,8 % des lycйens n'en ont jamais utilisй
durant l'annйe ; 9,4 % : 1 ou 2 fois ; 6,4 % : de 3 а 9
fois, et 14,0 % : 10 fois et plus (2,3 % non rйponse).
Les
йlиves des deux filiиres se diffйrencient
peu quant а la consommation de drogues. Les garзons
sont beaucoup plus concernйs (41 % d'entre eux ont fait usage
de drogues durant l'annйe), que les filles (27 %).
L'on
a d'autant plus de risques d'кtre consommateurs que l'on a des
rйsultats scolaires faibles : 28 % des йlиves
qui ont de bons rйsultats scolaires, 32 % de ceux qui ont des
rйsultats moyens et 44 % de ceux qui ont des rйsultats
faibles. Les internes sont plus souvent concernйs par cette
consommation (39 % d'entre eux), que les demi-pensionnaires (36 %) et
les externes (30 %).
Le
proportion d'usagers de drogues augmente jusqu'а dix-sept -
dix-huit ans, et se stabilise а cet вge. C'est parmi les
йlиves les plus вgйs (20 ans et plus) que
l'on trouve les taux les plus йlevйs de consommateurs
de drogues autres que les dйrivйs du cannabis. L'usage
de l'ecstasy se rйpand rйguliиrement avec l'вge,
passant de 1,9 % des 15 ans et moins, а 4,8 % des 18 ans et а
5,9 % des 20 ans et plus (ensemble : 3,4 %).
Tabac,
alcool, drogues illicites sont des consommations que l'on retrouve
chez les mкmes individus. Ainsi 8 % de ceux qui ne fument
jamais ont consommй du haschich durant l'annйe, 37 % de
ceux qui fument occasionnellement, 56 % ; de ceux qui fument
rйguliиrement moins de 10 cigarettes par jour et 69 %
pour les plus gros fumeurs. 10 % des lycйens qui ne se sont
jamais enivrйs durant l'annйe signalent qu'ils ont fait
usage de haschich ; cette consommation touche 73 % de ceux qui se
sont enivrйs plus de cinq fois durant l'annйe.
L'engagement
des lycйens dans des conduites dйlictueuses est
d'autant plus frйquemment rencontrй que l'individu est
consommateur de drogues. Ainsi, par exemple : 1,1 % des йlиves
qui n'ont jamais consommй du haschich ont eu l'occasion de
faire du racket ; 5,2 % de ceux qui ont pris 10 fois et plus de cette
drogue ; 2,6 % des non consommateurs ont volй un йlиve,
14,5 % pour les 10 fois et plus ; 14,8 % des non consommateurs se
sont battus avec un autre йlиve, 27,1 % pour les 10
fois et plus; 13,1 % des non consommateurs ont insultй un
adulte dans l'йtablissement, 36,8 % pour les 10 fois et plus ;
14,5 % des non consommateurs ont dйgradй des matйriels,
des locaux, et 39 % pour les 10 fois et plus.
***
L’attitude
des Franзais
envers les toxicomannes et la toxicomanie
Et
maintenant je voudrais vous prйsenter
un sondage publiй le 17
dйcembre
1998 dans “ Le QUOTIDIEN DU MEDECIN” .
"La dйfinition
des toxicomanes" "Pour vous personnellement, Les
toxicomanes sont avant tout..."
|
Ensemble
%
|
Des
malades qu'il faut soigner
|
87
|
Des
dйlinquants qu'il faut punir
|
10
|
Ni
l'un, ni l'autre (rй spontanйe)
|
2
|
NSP
|
1
|
***
"La distinction
entre drogues douces et drogues dures" "Pour lutter
contre la drogue, diriez-vous..."
|
Ensemble %
|
Qu'il
faut faire une diffйrence entre les drogues douces et les
drogues dures, car ce
sont
des drogues de nature radicalement diffйrentes
|
36
|
Qu'il
ne faut pas faire de diffйrence entre drogues douces et
drogues dures, car la consommation de drogues douces conduit
souvent а celle de drogues dures
|
61
|
NSP
|
3
|
"Le
jugement sur des mesures de lutte contre la drogue et la
toxicomanie"
"Pour chacune
des mesures suivantes envisagйes pour lutter aujourd'hui
contre la drogue et la toxicomanie, dites-moi si vous y кtes
plutфt favorable ou plutфt opposй ?"
|
Plutфt favorable %
|
Plutфt opposй %
|
NSP %
|
Renforcer
les actions policiиres contre les vendeurs de drogue
|
94
|
5
|
1
|
Obliger
les toxicomanes а se soigner
|
88
|
11
|
1
|
Dйvelopper
les divscriptions mйdicales de produits de substitution а
l'hйroпne pour les toxicomanes comme la mйthadone
|
72
|
24
|
4
|
Autoriser
l'usage thйrapeutique du cannabis pour certains grands
malades
|
55
|
40
|
5
|
Dйlivrer
aux "grands droguйs" de l'hйroпne
sous contrфle mйdical
|
39
|
56
|
5
|
***
Une
sociйtй
sans drogue, зa n'existe pas
"Nous
savons aujourd'hui que meme si chaque substance a ses effets prodivs
qu'il ne s'agit pas de nier, tous les produits psychoactifs, qu'il
s'agisse de drogues illicites, d'alcool, de tabac, ou de mйdicaments,
agissent sur le cerveau selon des modalitйs comparables.
Nous
savons йgalement que les pratiques de consommation de ces
produits ont profondйment йvoluй, ces derniиre
annйes, notamment chez les jeunes: banalisation du cannabis
expйrimentй par un jeune sur trois, augmentation des
йtats d'ivresse rйpйtйs, maintien de la
consommation de tabac а un niveau йlevй, baisse
relative de la consommation d'hйroine, augmentation de celle
de la cocaine, arrivйe massive des drogues de synthиse,
prise de conscience des pratiques de dopage, recours de plus en plus
frйquent aux mйdicaments psychotropes, polyconsommation
associant produits licites et illicites, extreme frйquence de
la dйpendance а plusieurs produits.
Nous
savons enfin que les comportements de consommation et les contextes
d'usage sont plus dйterminants que les produits eux-memes pour
apprйcier la dangerositй d'une situation.
C'est
pour tenir compte de l'ensemble de ces йlйments que le
gouvernement franзais
vient d'adopter un nouveau plan triennal de lutte contre la drogue et
de prйvention des dйpendances qui concerne aussi bien
les drogues illicites, que le tabac, l'alcool et les mйdicaments
psychotropes.
Ce
plan fait de l'information et de la communication en direction du
grand public, un axe essentiel.
En
effet, alors que la politique de lutte contre la drogue fait l'objet
depuis plus de 20 ans, de dйbats passionnйs, la
faiblesse de l'information mise а disposition du grand public a
laissй la place а des messages d'origines diverses,
dispersйs, partiels, parfois inexacts et souvent
contradictoires.
Cette
situation a renforcй les malentendus, les inquiйtudes,
les peurs, et surtout l'imdivssion d'impuissance, de sorte que les
attitudes face aux comportements de consommation de substances
psychoactives oscillent encore trop souvent entre indiffйrence
dommageable et dramatisation excessive.
Il
est vrai que, pendant longtemps, nous savions peu de choses. Et si,
depuis quelques annйes, nous disposons de donnйes
йpidйmiologiques, pharmacologiques, neurobiologiques,
sociologiques beaucoup plus nombreuses et fiables, elles ont йtй
peu diffusйes au delа du cercle йtroit des
spйcialistes.
Ce
dйficit d'information est d'autant plus genant que les donnйes
йvoluent trиs vite. La mise en circulation rйguliиre
de nouveaux produits ou les combinaisons inйdites de
substances impliquent une mise а jour permanente.
Il
n'y a pas de sociйtй sans drogues, il n'y en a jamais
eu. Il n'y a pas de solution miracle, ni en France, ni dans aucun
pays. Mais il y a beaucoup de rйponses efficaces, et
l'efficacitй de ces rйponses (de la prйvention
au traitement, а la rйduction des risques, de la
rйdivssion du trafic а celui de l'usage) est directement
proportionnelle а la capacitй de l'ensemble de la
sociйtй (et non seulement des spйcialistes) а
affronter, comdivndre et partager les memes enjeux.
Aujourd'hui
la connaissance est une arme qui permet de prйvenir et de
diffuser une culture de la responsabilitй а tous les
йtages de la sociйtй.
La
bibliographie
RICHARD
(D.), SENON (J-L.), Dictionnaire des drogues, des toxicomanies et
des dйpendances, Paris, Larousse, 1999, 433 p.
FRYDMAN (N.),
MARTINEAU (H.), La drogue : oщ en sommes-nous ? Bilan des
connaissances en France en matiиre de drogues et de
toxicomanies, Paris, 1998, 417 p.
OFDT, Drogues et
toxicomanies : Indicateurs et tendances - Edition 1996, Paris, 1997
OFDT, Drogues et
toxicomanies : rйpertoire des sources statistiques, Paris,
1997
OGIEN (A.), MIGNON
(P.), La demande sociale de drogues, DGLDT, La Documentation
franзaise, Paris, 1994.
EHRENBERG (A.),
Penser la drogue penser les drogues, Editions Descartes, Paris, 1992
J.BERGERET
, Les Toxicomanes parmi les autres , O.Jacob 1990
|